Comprendre les processus itératifs, exemples inclus

Portrait du contributeur – Julia MartinsJulia Martins
14 janvier 2024
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Tout comme la méthode Agile, les processus itératifs nous font automatiquement penser aux équipes techniques. Pourtant, ces processus sont utiles dans la plupart des secteurs et recourir à une méthode itérative peut vous aider à réduire les risques, travailler plus efficacement et aborder les problèmes de manière plus souple et dynamique.

Vous souhaitez mettre en place un processus itératif ? Cet article est là pour vous y aider. Nous allons définir les processus itératifs et vous expliquer comment les mettre en œuvre pour gérer les projets de votre équipe.

Comment définir les processus itératifs ?

Les processus itératifs désignent la pratique qui consiste à créer, affiner et améliorer un projet, un produit ou une initiative. Les équipes qui utilisent ce type de processus créent, testent et révisent jusqu’à ce qu’elles soient satisfaites du résultat final. Vous pouvez considérer le processus itératif comme une méthode essai-erreur (ou par tâtonnements) qui rapproche votre projet de son objectif final.

La méthodologie Lean et la gestion de projet Agile intègrent ces processus itératifs, absolument essentiels. Notez que ces processus peuvent être mis en œuvre par tout type d’équipe, pas seulement par celles qui adoptent des méthodes Agile. Opter pour un processus itératif implique d’améliorer constamment votre conception, produit ou projet jusqu’à ce votre équipe soit satisfaite du livrable final.

Comment définir un processus qui n’est pas itératif ?

Dans un processus autre qu’itératif, votre équipe cherche à concevoir son produit final sans tester de nouvelles idées en cours de route. En général, les démarches qui ne sont pas itératives connaissent des phases de conceptualisation et de création plus longues. En effet, l’objectif est de s’assurer que tout fonctionnera comme prévu pendant la phase de test.

La méthode (ou modèle) en cascade est l’alternative aux processus itératifs la plus couramment utilisée. Votre équipe doit définir les phases du projet avant son lancement. Chaque phase commence lorsque la précédente est complètement terminée. Les exigences et les ressources sont généralement bloquées avant le début du projet, et l’équipe évite autant que possible de modifier le plan de projet établi.

Prenons un exemple : vous travaillez avec une agence de design pour créer un guide numérique. Vous devez fournir tout le contenu textuel avant que l’agence de design puisse créer des visuels à partir de vos textes. Enfin, votre équipe interne se charge de la révision finale pour s’assurer que tout est correct. Voilà un parfait exemple de modèle en cascade, dans lequel chaque phase dépend de la précédente (en effet, impossible de réviser la version finale du guide numérique avant la fin de sa conception).

Selon l’équipe à laquelle vous appartenez et le type de projets que vous menez, les alternatives aux processus itératifs peuvent s’avérer plus ou moins complexes : en effet, votre équipe n’a pas le temps de se lancer dans une phase d’itération et de faire évoluer son projet de manière constante. En raison du grand nombre d’inconnues et d’imprévus dans le domaine de l’ingénierie, les équipes techniques ont plutôt tendance à utiliser des processus itératifs. Toutefois, leurs alternatives sont applicables par tout type d’équipe.

Démarche de conception incrémentale et processus itératifs : quelles différences ?

La plupart des équipes utilisent indifféremment la conception incrémentale et les processus itératifs : en pratique, les deux vont souvent de pair. Il existe toutefois quelques différences entre ces deux concepts.

Si votre équipe adopte une démarche itérative, elle travaille à affiner et faire évoluer son projet en fonction des nouvelles informations ou retours obtenus. La clé ? Miser sur une approche essai-erreur (par tâtonnements) : vous avancez pas à pas et votre projet se bonifie au fil du temps grâce aux ajustements effectués.

Dans le cadre d’une démarche de conception incrémentale (ou développement incrémental), vous ajoutez de nouvelles fonctionnalités et améliorez votre produit à partir de la version initiale de ce dernier ou de votre premier livrable. La mise en œuvre de ce type de démarche invite les équipes à produire à dessein une ébauche de leur livrable final afin de pouvoir lancer au plus vite son perfectionnement. L’ancienne devise de Facebook en donne une parfaite illustration : move fast and break things (« Avancez vite, cassez les codes »). Votre équipe se lance donc dans une phase d’itération pour enrichir son livrable initial en ajoutant des incréments, chacun d’eux apportant davantage de fonctionnalités à la version initiale. L’équipe répète ce processus jusqu’à ce que le produit livré dispose de toutes les fonctionnalités nécessaires.

La plupart des équipes qui recourent aux processus itératifs misent aussi sur le développement incrémental, et vice versa. Un processus itératif efficace est également incrémental, et vous permet ainsi de peaufiner en permanence votre livrable de départ. De même, toute bonne démarche de conception incrémentale est également itérative : vous devez être en mesure de répondre aux commentaires des clients et réaliser les ajustements nécessaires si besoin.

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Exemple de processus itératif

Ingénierie

De nombreuses équipes techniques se servent des processus itératifs pour développer de nouvelles fonctionnalités, corriger des bugs ou concevoir des tests A/B avant d’adopter de nouvelles stratégies. Dans la plupart des cas, les membres d’équipe créent quelques hypothèses jugées prometteuses, puis les testent auprès des utilisateurs. L’équipe prend note des plus populaires et de celles qui ont eu moins de succès, puis se concentre sur le développement des hypothèses les plus encourageantes.

Développement de produits

La majorité des processus de développement produits sont itératifs. Cela vous étonne ? Pensez à un appareil technologique acquis récemment, peu importe lequel : il existait sûrement une ou plusieurs versions antérieures à la vôtre, voire même ultérieures. Les exemples similaires abondent : le développement des téléphones portables au fil du temps, la réduction de la taille des enceintes dont la portabilité n’a cessé d’augmenter d’année en année, ou même la transformation de la gamme de réfrigérateurs au sein d’une même marque pour s’adapter aux nouveaux besoins des familles. Toutes ces évolutions constituent autant de processus itératifs.

Marketing

Certaines équipes marketing adoptent une démarche itérative, pas toutes. Une grande partie des activités marketing est itérative, toutes proportions gardées. Par exemple, certaines équipes marketing peuvent choisir de tester différents textes publicitaires pour repérer celui qui suscite le plus d’intérêt ou d’envoyer deux versions d’une même newsletter par e-mail pour comparer leur taux de clics respectifs. Dans le cadre du marketing de marque, elles pourraient également recourir à des processus de conception itératifs pour identifier les visuels qui fonctionnent le mieux pour la cible établie.

Ventes

La plupart des activités d’une équipe commerciale en contact avec la clientèle ne sont pas menées dans une démarche itérative ; toutefois, ce type d’approche pourrait faciliter l’accomplissement de certaines tâches. Prenons un exemple : une équipe commerciale peut mettre en place un processus itératif pour l’envoi d’e-mails de prospection. Les commerciaux sont chargés d’envoyer plusieurs lignes d’objet différentes, puis d’analyser les retours obtenus. L’équipe peut ensuite sélectionner les lignes d’objet les plus pertinentes et avancer.

Concevoir un processus itératif en 5 étapes

Les processus itératifs vous accompagnent tout au long du cycle de vie d’un projet. Vos objectifs et exigences serviront de point de départ au projet. Votre équipe enchaînera ensuite une série de phases (ou étapes) dans le but d’obtenir le meilleur livrable possible : tests, prototypage et itération. Explorons ces étapes plus en détail :

1. Planification et définition des exigences

Lors de cette première étape, vous définissez votre plan de projet, lequel doit être cohérent avec vos objectifs généraux. C’est aussi le moment de préciser les exigences à respecter, à savoir les actions qui doivent être absolument traitées pour garantir la réussite du projet. Sans cela, vous risquez de faire évoluer vos productions sans atteindre vos objectifs.

2. Analyse et conception

Votre équipe doit se concentrer sur les besoins commerciaux et les exigences techniques du projet. Si la première étape consistait à définir vos objectifs, la deuxième vous invite à effectuer un brainstorming d’équipe pour déterminer le processus qui vous permettra d’atteindre ces mêmes objectifs.

3. Mise en œuvre

Il est temps de mettre en œuvre le processus choisi afin de créer la première version de votre livrable. Cette dernière repose sur votre analyse et votre travail de conception, et doit vous aider à atteindre les objectifs généraux de votre projet. Le niveau de précision de cette première version et le temps que vous lui consacrerez dépendent du projet lui-même.

4. Tests

Vous disposez d’un matériau de départ, vous allez désormais le tester de la façon qui convient le mieux à votre équipe. Imaginons que vous travaillez à l’enrichissement d’une page Web : vous pouvez la soumettre à un test A/B et la comparer à la page en ligne actuellement. Vous créez un nouveau produit ou une nouvelle fonctionnalité ? Organisez des tests d’utilisabilité en sélectionnant un ensemble de prospects.

Outre ces tests, n’oubliez pas de prendre contact avec les parties prenantes de votre projet. Demandez-leur de vous faire part de leur avis et commentaires sur votre livrable initial.

[À lire] Le cycle PDCA, principe et utilisation

5. Évaluation et révision

Les tests terminés, votre équipe est en mesure d’évaluer la réussite de la phase d’itération et de relever tous les éléments à ajuster. Votre première version est-elle cohérente avec les objectifs de votre projet ? Quelles sont les raisons de ce succès ou, au contraire, comment expliquer un éventuel échec ? Si un élément doit être modifié, vous pouvez relancer le processus itératif et répéter la deuxième étape pour concevoir une autre version de votre livrable. Toutefois, veillez à ce que votre plan et vos objectifs initiaux restent les mêmes, peu importe le nombre de fois où vous reprenez votre processus itératif. Continuez à vous appuyer sur vos tentatives précédentes, jusqu’à ce que vous obteniez un livrable dont vous êtes satisfait.

Si vous répétez le processus itératif, assurez-vous que les efforts de tous vos collaborateurs soutiennent les objectifs de votre projet. Ce type de processus peut s’étendre sur plusieurs semaines ou mois ; tout dépend du nombre de phases d’itération que vous effectuez. Axez vos processus itératifs autour des objectifs de votre projet au début de chaque processus : vous serez sûr de ne jamais perdre de vue votre fil d’Ariane.

Processus itératifs : avantages et inconvénients

Le modèle itératif ne convient pas à toutes les équipes ni à tous les projets. Découvrez ses principaux avantages et inconvénients.

Avantages :

  • Une efficacité accrue. Les processus itératifs reposent sur une approche par tâtonnements et vous aideront bien souvent à atteindre le résultat souhaité plus rapidement qu’en ayant recours à un processus d’un autre type.

  • Une collaboration optimisée. Oubliez les plans et critères prédéterminés (qui rallongent considérablement la conception) : les membres de votre équipe travaillent efficacement, tous ensemble.

  • Une adaptabilité renforcée. Vous consolidez et enrichissez vos acquis au fur et à mesure des phases successives de mise en œuvre et de tests. Vous modifiez également votre livrable pour qu’il soit le plus fidèle à vos objectifs, même si cela implique d’effectuer des activités ou de prendre des décisions qui n’étaient pas prévues lorsque vous avez entamé votre processus itératif.

  • Une solution plus efficace. Modifiez librement la portée de votre projet si nécessaire : en matière de temps et d’efforts, votre investissement restera très raisonnable.

  • La possibilité de travailler sur des tâches connexes en parallèle. Contrairement à d’autres méthodologies non itératives (comme le modèle en cascade), les phases d’itération ne dépendent pas nécessairement des étapes de travail antérieures. Les membres de votre équipe peuvent travailler en parallèle sur plusieurs tâches liées au projet, ce qui peut raccourcir votre chronologie d’ensemble.

  • Des risques limités à l’échelle du projet. Dans le cadre d’un processus itératif, les risques sont identifiés et gérés lors de chaque phase d’itération. Les risques majeurs ne sont plus traités en début et fin de projet : au contraire, vous vous concentrez sur la gestion des risques mineurs en continu.

  • Des retours utilisateur plus fiables. Lorsque vous disposez d’un livrable auquel les utilisateurs peuvent réagir ou qu’ils peuvent visualiser, ils sont en mesure de vous donner leurs avis et de vous indiquer ce qui fonctionne ou non, tout au long du processus.

Inconvénients :

  • Un risque accru de souffrir d’une dérive des objectifs. Les processus itératifs reposent sur des tâtonnements successifs. Votre projet peut se développer d’une manière inattendue et ainsi dépasser la portée initiale du projet. 

  • Une rigidité de la planification et des exigences. Première étape de tout processus itératif : définir les exigences de votre projet. Si vous modifiez ces exigences au cours du processus, vous risquez de casser votre rythme de travail et de vous lancer dans des phases d’itération qui ne rentrent pas dans le cadre des objectifs fixés au départ.

  • Des délais vagues. Les membres de votre équipe vont créer, tester et réviser différentes productions jusqu’à parvenir à un livrable final satisfaisant. Dans le cadre d’un processus itératif, il est donc assez complexe de définir un calendrier fixe. En outre, la durée des tests effectués pour les livrables partiels peut varier, avec là aussi des répercussions sur la chronologie générale du processus itératif en question.

Une seule philosophie : tâtonnements et tentatives successives

Chaque équipe peut tirer parti des processus itératifs. Dans la mesure du possible, abordez votre travail en acceptant de laisser place à l’erreur et effectuez des tentatives successives. Dans les périodes de doute, misez sur la flexibilité et la collaboration. Enfin, que vous adoptiez ou non un modèle itératif, efforcez-vous d’améliorer constamment votre travail.

Pour encore plus de conseils, consultez notre article à propos des 25 compétences en gestion de projet essentielles pour réussir.

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