Comment fonctionne le cycle en V ? Définition et méthode

Portrait – Lydia RajtericLydia Rajteric
14 septembre 2022
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Résumé

Le cycle en V est une méthode de gestion de projet linéaire utilisée principalement pour le développement de logiciels. Chaque phase de conception est accompagnée d'une phase de test. Bien que ce modèle soit déjà un peu ancien, il s’agit d’une méthode idéale pour les projets simples et de petite taille. 

Découlant du modèle en cascade, la méthode cycle en V est un incontournable de la gestion de projet. Utilisé plus particulièrement dans le domaine informatique et le développement de logiciels, le cycle en V implique toutes les phases de mise en œuvre d’un projet, à travers neuf grandes étapes.

Dans cet article, vous en apprendrez plus sur le cycle en V et sur ce qui le caractérise. Nous vous montrerons pourquoi utiliser un cycle en V, comment le processus se déroule exactement et quels sont les avantages et les inconvénients de cette méthode. 

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Qu’est-ce que le cycle en V ?

Le cycle en V en gestion de projet se sert d’un processus linéaire divisé en phases bien définies. L’idée du cycle en V est apparue pour la première fois dans les années 1970. À l’époque, cette méthode de gestion de projet fut développée pour remplacer le modèle en cascade (waterfall modell) utilisé jusqu’alors.

Le cycle en V pour les projets informatiques a véritablement été utilisé dans les années 1990. Depuis, le modèle a été ajusté à plusieurs reprises et adapté au monde actuel. En fait, il s’agit d’une succession de phases se déroulant de manière linéaire. La différence avec le modèle en cascade réside dans le fait que, dans un cycle en V, une phase de validation est menée parallèlement à toutes les étapes.

On peut se représenter le tout comme un V. Il y a pour ainsi dire deux lignes qui se rejoignent en une pointe. Sur le côté gauche du V, les exigences sont décrites, c’est la phase descendante. On passe grossièrement des exigences du système à l’architecture spécifique et aux composants. Sur le côté droit, parallèlement à chacune de ces étapes, se déroule un test nécessaire à la validation. Il peut s’agir d’un test système, d’un test d’intégration ou d’un test de composant. A la pointe du V, au point de rencontre des deux lignes, le système est mis en œuvre.

Quelles sont les étapes de la méthode cycle en V?

Comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, il existe en tout trois phases différentes de développement du système, ces phases correspondant au cycle de vie du projet. Globalement, elles vont de l’analyse des besoins aux tests d’acceptation.

  • Phase de conception : les exigences sont définies grossièrement et présentées de manière de plus en plus spécifique. Ces étapes de conception forment le côté gauche du cycle en V.

  • Mise en œuvre : figurant à la pointe du cycle en V, le produit est développé pendant la mise en œuvre.

  • Phase de validation : ici, on remonte le côté droit du V selon le principe bottom-up. Ainsi, on effectue d’abord des tests unitaires de composants, puis des tests d’intégration et enfin des tests d’acceptation. Ainsi, chacune des étapes de la phase de conception est testée.

Il s’agit là d’une explication très sommaire. Dans les prochains paragraphes, nous allons donc aborder de manière plus détaillée les différentes phases du cycle en V dans la gestion de projet.

La phase de conception

Commençons par la phase de conception. Ici, la conception du logiciel est définie et divisée en plusieurs niveaux qui deviennent de plus en plus spécifiques. Les domaines suivants sont importants :

Analyse des besoins du clients

La première phase consiste à collecter le plus d’informations possible. Cette partie est très décisive, car les analyses et les conceptions ultérieures dépendent de cette étape. C’est justement pour cette raison que les équipes projet investissent souvent beaucoup de temps dans cette analyse.

C’est ici que des choses fondamentales sont définies : quelles sont les spécifications fonctionnelles ? Quand le logiciel doit-il être prêt ? Cela permet également de concevoir un premier plan de projet et le cahier des charges.

Conception du système

Comme dans le modèle en cascade, l’étape suivante est la conception du système. C’est ici que sont développées les bases de la manière dont le logiciel doit être mis en œuvre et sur quelles informations le système s’appuie. On crée ainsi un design pour l’ensemble du système. Un organigramme pour les tâches et les responsabilités respectives serait ici très utile.

Conception générale ou architecturale

L’étape suivante est la conception architecturale qui consiste à diviser le système global en ses différents composants. C’est ce qu’on appelle la phase de conception de bas niveau. On décrit ici les dépendances et les interfaces des différents composants afin de créer une image globale plus détaillée du logiciel et de ses spécifications techniques.

Spécification des composants

La dernière étape de la phase de conception consiste à définir les détails fondamentaux des composants. Tous les détails et spécifications concernant les composants respectifs sont consignés en détail, y compris les composants backend ou les tables de base de données.

Avec la fin de la spécification des composants, vous avez, en tant que chef de projet, terminé la première étape du cycle en V.

Vous disposez maintenant d’une feuille de route ainsi que d’une description générale et détaillée du logiciel, des différents composants et de leurs dépendances ou interfaces.

La mise en œuvre

Vous arrivez ainsi à l’étape suivante du modèle en V dans la gestion de projet, le processus de développement logiciel proprement dit. Dans cette phase, on travaille réellement sur le logiciel. Les différents composants et le logiciel sont maintenant mis en œuvre comme cela a été défini lors de la phase de conception. Différents outils et méthodes peuvent être utilisés pour finaliser le logiciel.

La phase de validation

Dans la dernière phase du modèle en V, différentes phases de test sont réalisées pour les différentes phases de développement. Il y a donc quatre tests de validation pour les quatre étapes partielles de la phase de conception. Selon le principe bottom-up, on commence par la spécification des composants et on termine par l’analyse des exigences.

Test des composants

Comme leur nom l’indique, les tests unitaires de composants examinent les différents composants et leurs caractéristiques. Il s’agit de déterminer si les caractéristiques ont été mises en œuvre dans le logiciel comme indiqué dans les spécifications. 

Il s’agit entre autres de vérifier si la sortie souhaitée est obtenue avec un certain input. Il est extrêmement important que les composants soient contrôlés de manière isolée. Il se peut en effet que des erreurs surviennent parce que les interfaces ou les dépendances ont été mal mises en œuvre. En somme, il s’agit de vérifier le bon fonctionnement de chaque composant.

Si les composants individuels fonctionnent correctement, le test des composants est considéré comme terminé.

Test d’intégration

Comme nous l’avons déjà mentionné, cette étape permet de vérifier si l’interaction entre les différentes fonctions fonctionne correctement. Il s’agit ici de voir comment les groupes de composants ou les parties du logiciel collaborent et fonctionnent entre eux. 

Si toutes les interfaces et dépendances des composants fonctionnent, ce test est également considéré comme terminé.

Test du système

Dans cette étape, l’ensemble du logiciel est testé. Toutes les fonctionnalités discutées sont testées, et l’on vérifie en même temps si les fonctionnalités fonctionnent exactement avec les entrées et les sorties définies lors de la phase de conception du système.

C’est au plus tard à ce stade qu’il serait judicieux d’impliquer les clients dans la phase de test. Ceux-ci peuvent déjà tester le système dans les grandes lignes et voir si des non-spécialistes du développement logiciel peuvent s’en sortir avec le système.

Test d’acceptation

Le dernier test du cycle en V est le test d’acceptation. Ici, le logiciel est testé dans un environnement qui, dans l’idéal, correspond exactement à l’environnement final. On y fait participer des personnes qui correspondent exactement aux futurs utilisateurs finaux.

Cela permet de déterminer si le système ne fonctionne pas seulement correctement, mais aussi s’il est accepté.

Une fois ce test terminé, le développement du logiciel du modèle en V est considéré comme terminé. Le système fonctionne alors exactement comme convenu lors de la phase de conception et il est accepté par les clients comme ils le souhaitent.

Cycle en V vs Agile: comment choisir entre cycle en V et Agile ?

Comme nous avons pu le voir, le cycle en V utilise un processus linéaire. Cela est particulièrement utile pour les petits projets logiciels, où les exigences peuvent être clairement documentées.

 Pour ces projets, le cycle en V offre les avantages suivants :

  • Le modèle est très facile à comprendre et, par conséquent, à mettre en œuvre.

  • Il est facile à gérer, car des objectifs clairs et des tests de contrôle sont définis pour chaque phase.

  • Des phases de test fixes sont prévues afin que le produit final soit aussi exempt d’erreurs que possible.

On ne peut ignorer en revanche que le cycle en V vient d’une autre époque. Tout comme le modèle en cascade, le cycle en V a été remplacé en grande partie par des méthodes agiles. En effet, il est souvent nécessaire de revoir les exigences pendant le développement. C’est pourquoi les approches agiles actuelles ressemblent davantage à un cycle qu’à une ligne.

Le cycle en V présente donc les limites suivantes dans la gestion de projet

  • Le modèle n’est pas adapté aux projets complexes.

  • Le modèle n’est pas non plus conçu pour les projets longs ou itératifs.

  • De même, le modèle rend difficile toute modification ultérieure une fois que les phases de test ont commencé.

Malgré tout, le modèle en V a encore sa place dans un cercle restreint, car il fonctionne toujours très bien pour les petits projets simples. 

Quelle est la différence entre le cycle en V et la méthode Scrum?

La différence majeure entre le cycle en V et la méthode Scrum est que cette dernière place la demande du client au cœur du projet lorsque la méthode cycle en V prévoit une planification stricte, sans possibilité de retour en arrière. 

Le cycle en V est donc progressivement remplacé par l’une des nombreuses méthodes Agile : Kanban, Scrum ou Extreme Programming. Quelle que soit la méthode choisie, une gestion de projet Agile favorise un processus itératif, avec la mise en place d’étapes, les itérations, permettant au projet d’être développé progressivement. Ce procédé permet aux équipes de conserver une marge d’intervention en cas de demande d’évolution du projet. 

Parmi les autres différences majeures paraissent le contrôle qualité et la gestion des risques. Quand dans le cycle en V la qualité est testée au moment de la livraison, les méthodes Agile permettent, elles, de contrôler la qualité, à chaque livraison partielle. Il est donc plus simple d’identifier les problèmes éventuels et d’intervenir rapidement. Le constat est le même pour la détection des risques. 

La méthode Scrum et les méthodologies Agile en général peuvent paraître plus efficaces à première vue. Pour autant, nous l’avons vu, le cycle en V n’est pas dénué d’intérêt. Pour répondre à l’équation cycle en V vs Agile, il faut se poser les bonnes questions et s’adapter aux besoins du projet.

Si le client a par exemple une idée très précise du projet, alors le cycle en V sera idéal pour le développement. S’il laisse au contraire le champ libre à l’innovation, alors il faudra plutôt choisir une méthode Agile pour conserver une certaine latitude. 

Quels sont les délais pour ce projet ? S’ils sont plutôt courts, la planification en méthode Agile s’impose. Le cycle en V impose en effet des étapes plutôt intenses,  notamment concernant la phase de lancement qui nécessite la rédaction d’une documentation détaillée.

En résumé, la méthode cycle en V est idéale pour les projets simples, pour lesquels le client a déjà une idée très précise du besoin. Quant aux projets complexes, qui nécessitent une adaptabilité au changement et une visibilité accrue, mieux vaut s’orienter vers une gestion Agile.

[À lire] Méthode Scrum : présentation et avantages

Cycle en V, méthodes Agile : comment les appliquer avec Asana ?

Quelle que soit la méthode choisie pour le développement de vos logiciels, il peut être judicieux d’adopter un logiciel de gestion du travail comme Asana, qui offre de nombreux avantages, notamment pour les équipes de développeurs.

Vous pouvez organiser les tâches comme vous le souhaitez. Avec des calendriers ou un tableau Kanban, vous pouvez appliquer la méthode qui fonctionne le mieux pour vous et votre équipe, de façon à améliorer votre productivité.

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