Happiness Manager, ou l’art d’équilibrer rentabilité et bien-être en entreprise

Portrait – Lydia RajtericLydia Rajteric
14 juillet 2022
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Happiness Manager
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Résumé

La fonction de Chief Happiness Officer (CHO) nous vient de la Silicon Valley. D’autres termes définissent ce poste, tel que Jolly good Fellow, Fool good manager, ou, pour la France, Responsable de l’expérience employé. Ses missions principales : s’assurer du bonheur des salariés, améliorer leur bien-être et les conditions de travail.

On pourrait croire le sujet trop léger, bien loin des critères habituels de performances et de rentabilité. Et pourtant, tout est lié. Plus un salarié est heureux, plus il est productif. Un constat qui mène les entreprises à bouleverser leurs habitudes en matière de ressources humaines. Pour fidéliser leurs collaborateurs, limiter le turn-over et attirer de nouveaux talents, la fonction de Happiness manager prend tout son sens.

 Vous n’avez pas encore de Happiness manager dans votre entreprise ? Lisez cet article, et découvrez pourquoi vous devriez songer à aménager ce poste dans votre structure !

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L’intérêt du bonheur au travail : ce que dit la science… et l’expérience

 Plus un salarié est heureux dans son emploi et plus il est efficace. Certes, il n’y a rien de nouveau dans ce constat, mais il a davantage d’impacts lorsque la science le confirme. En 2015, le département d’économie de l’université de Warwick publie une étude en ce sens : après plusieurs expériences, les chercheurs ont démontré que le bonheur augmentait la productivité de 12 %. À l’inverse, lorsque le bonheur est moindre, la rentabilité est en baisse elle aussi !

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Le Chief Happiness Officer : l’origine du métier

Le poste de Chief Happiness Officer serait né dans la Silicon Valley. C’est Chade-Meng Tan, l’une des premières recrues de Google, qui hérite du titre de Jolly Good Fellow, que l’on pourrait traduire par « super bon camarade ». Meng rejoint la firme californienne en 1999, et travaille en tant qu’ingénieur aux côtés de Larry Page et Sergueï Brin. Le moteur de recherche balbutiant à ses débuts devient rapidement le géant du web que l’on connait et Meng est à 30 ans l’un des plus jeunes millionnaires. La vie rêvée, en somme. Sauf que Meng traverse en 2003 une révolution intérieure et découvre le concept de la pleine conscience à travers la méditation. Il passe ainsi du développement informatique au… développement personnel, consacrant, en bon scientifique, un tiers de son temps à étudier l’impact de la pensée positive sur le cerveau. 

Après quelques années de recherche, il parvient à démontrer avec ses travaux que non seulement il est possible d’être heureux en appliquant quelques principes très simples, mais que cela améliore en plus la rentabilité professionnelle.

Encore quelques années plus tard… le temps de traverser l’Atlantique, et le concept débarque en France. Le poste de Happiness manager est aujourd’hui présent dans plus de 25 pays. À l’instar de Google, les entreprises et les start-ups investissent dans le soutien et l’encadrement émotionnel des employés. Chez Google, la satisfaction a pris 37 %. Pour la firme américaine, le constat est clair : la rentabilité passe inévitablement par le bonheur de ses salariés.

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Prendre en compte le bonheur de ses employés… impacte la productivité

Le degré de satisfaction impacterait donc la productivité des salariés. Le bonheur devient ainsi un critère dont il faut tenir compte dans la stratégie de l’entreprise. L’étude Wildgoose démontre même que 61 % des salariés placent le bonheur avant le travail… Voilà qui pourrait mener à repenser les raisons d’un turn-over trop fréquent dans certaines entreprises.

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Alors, comment agir sur la qualité de vie au travail ?

Des employés en forme pour une entreprise performante, c’est un slogan qui vous tente ? Améliorer la qualité de vie au travail (QVT) dépend d’actions simples et vraiment accessibles. 

Cela peut passer par :

-   Identifier les besoins de vos salariés, en menant par exemple une enquête qui recueillerait leurs attentes;

-   Améliorer les conditions de travail, en faisant venir un ergonome en entreprise afin qu’il étudie la posture des salariés, et aide à adapter les postes de travail. Vous pouvez également lutter contre la sédentarité en investissant dans des espaces physiques comme des bureaux debout, des swiss balls etc.;

-   Proposer des activités annexes, comme des cours de yoga, des séances de massages assis, des afterworks;

-   Célébrer en équipe tous les temps forts des collaborateurs, comme tout ce qui a attrait au travail, mais également les événements plus personnels. Boire un verre à l’occasion d’un mariage, d’un anniversaire, d’une naissance, une action simple, agréable, qui valorise le salarié et lui montre l’intérêt qu’on lui porte;

-   Favoriser la cohésion d’équipe à travers des engagements éthiques et solidaires, en associant l’entreprise à des événements associatifs ou des collectes de dons;

- Aménager des temps de télétravail, en accord avec le salarié, de façon à obtenir un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. 

Quel est le rôle de Chief Happiness Manager ?

Tout d’abord, engager un Happiness Manager (ou Happiness office manager) envoie un signal fort aux employés : imaginez que l’on recrute une personne qui sera responsable du bonheur ! C’est la preuve d’une prise de conscience et de nouvelles méthodes de travail au sein des ressources humaines.

En plus de conforter vos salariés actuels dans leur choix de travailler pour votre entreprise, c’est aussi le signal d’un management bienveillant pour qui l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle est important. Un bon point à valoriser dans les offres d’emploi et qui ne pourra qu’attirer de nouveaux talents et les convaincre de s’engager à vos côtés.

Le rôle de l’Happiness Manager dépend bien sûr de la taille de l’entreprise, mais il aura généralement pour fonction d’assurer tous les points décrits plus hauts et bien d’autres encore. Sa mission sera de faire en sorte que le salarié soit heureux et épanoui sur son lieu de travail, tout en assurant la productivité dont l’entreprise a besoin.

Le Chief Happiness manager travaille ainsi en étroite collaboration avec le manager. Ce dernier définit la charge de travail et il s’accorde avec le CHO pour concilier, à travers différents leviers, la performance et le bonheur au travail. 

Le rôle de l’Happiness manager débute dès l’intégration des nouveaux salariés. Il est là pour s’assurer que de bonnes conditions de travail sont fournies à la nouvelle recrue : formations, matériel adéquat, etc. Il l’accompagne dans sa prise de fonction et lui fournit toutes les informations relatives à la vie de l’entreprise. Il organise un événement d’accueil pour le présenter aux autres membres de l’équipe et définit avec le Manager son périmètre d’action, étape par étape.

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Les prérequis pour être Chief Happiness manager

Un bon Happiness manager doit être capable de faire preuve d’empathie. C’est la principale capacité requise pour comprendre les éventuels soucis et les doutes rencontrés par le salarié, l’aider à les résoudre et favoriser de ce fait la motivation au travail. 

L’art de motiver est une part très importante de la fonction d’Happiness Manager. Pour cela, il faut savoir écouter et trouver les bons mots pour améliorer la qualité de vie au travail. Évidemment, il faut avoir une prédisposition à la bonne humeur ! 

En plus des missions décrites plus haut, le Chief Happiness Manager intervient donc pour : 

-   Accueillir et intégrer les nouveaux collaborateurs, à l’aide d’un processus d’onboarding correctement établi, il accompagne également les collaborateurs sur le départ ;

-   Construire une charte d’entreprise qui sera rédigée de façon collaborative pour impliquer les membres et mettre en évidence les valeurs, les bonnes pratiques et l’éthique de l’entreprise ;

-   Prendre en charge l’organisation des événements de team-building, que ce soit à travers des weekends, des repas aux moments clés de l’année, des compétitions sportives et autres événementiels d'entreprise.

-   Récolter l’avis et les besoins des salariés à travers des enquêtes ;

-   Assurer une communication interne efficace et régulière pour assurer un climat social agréable ;

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Quel profil pour l’Happiness manager ?

Evidemment, il faut être sensible au bonheur, et disposer de qualités humaines hors-pair. Si en plus, à l’instar de l’ingénieur américain Meng, l’Happiness Manager pratique la méditation en pleine conscience, c’est le profil type idéal. Plus sérieusement, le CHO doit avant tout être créatif et un bon communicant. Il doit être organisé et maîtriser les points clés de la gestion administrative. Autonome, multitâche, empathique et bienveillant sont pêle-mêle des qualités que l’on retrouve sur la fiche métier de l’ Happiness Manager.

Dans les grandes entreprises de par le monde, l’Happiness Manager a un rôle à part entière. Il évolue généralement au sein des ressources humaines, et travaille en étroite collaboration avec les managers d’équipe. 

En France, il n’est pas rare de voir un Happiness Manager partager sa fonction avec une autre casquette. Il peut être par exemple chargé de communication ou assistant de direction une partie de la semaine, et se dédier à la qualité de vie en entreprise le reste du temps. S’il s’agit d’une petite structure, ce peut être intéressant de faire évoluer une personne en interne, en modulant son temps de travail.

Quoi qu’il en soit, le signal envoyé est le même : en aménageant du temps pour eux, vous tenez compte du bien-être des salariés. Voilà qui ne peut que booster leur motivation !

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